La Bourgogne parraine le Burkina Faso
Tout a commencé il y a quelques années par des voyages fréquents d’un ami AA au Burkina Faso.
Pendant deux ans cet ami a cherché des correspondants AA sur place, toujours sans résultat, mais un jour le miracle c’est produit : la rencontre avec le groupe de Ouagadougou. Petit groupe d’hommes et de femmes qui ne demande pas grand-chose, juste un peu d’aide, beaucoup de témoignages, un peu de littérature, car ils n’ont pour ainsi dire rien. Quelques photocopies usagées, pliées et repliées, presque coupées en morceaux à force d’être lues et relues, telle est leur littérature.
Ils souffrent, n’ont aucun moyen, mais ont une envie folle de sans sortir, et une manière simple de le dire. C’est au retour d’un de ces voyages que notre ami nous a parlé du groupe de Ouagadougou en réunion régionale, tous les membres présents ont été séduits. Et là, sans que l’on ait eu besoin de se consulter, la responsable littérature nous a proposé de préparer un colis de littérature de base sur les 10 % que l’on avait sur les commandes groupées régionales. Ce qui fut accepté à l’unanimité. Donc depuis trois ans maintenant deux amis dijonnais apportent régulièrement à nos amis du Burkina ce dont ils ont besoin pour transmettre le message. Avant chaque voyage nous leur demandons par mails ce dont ils ont besoins et « notre valise diplomatique » leur livre à domicile.
Mais nous n’en restons pas là, des contacts réguliers par mails nous permettent de partager nos expériences. Ce sont toujours des moments extraordinaires et émouvants que d’ouvrir sa boite mail et de lire un témoignage d’un ami que l’on n’a jamais vu et que peut-être on ne verra jamais, qui est à des milliers de kilomètres, qui nous raconte sa vie et qui nous fait confiance. Ils nous font tellement confiance qu’ils nous ont envoyé, via internet, une photo de tout le groupe, ce n’est peut-être pas compatible avec notre tradition d’anonymat, mais quel plaisir de mettre un visage sur un témoignage, sur des émotions.
Nos correspondants nous ont également rapporté quelques petits cadeaux de remerciements, une magnifique carte du Burkina faite artisanalement avec des matériaux locaux, superbe et affichée dans notre salle de réunion de Dijon ainsi qu’une carte signée par tous les membres du groupe.
Un deuxième groupe s’est ouvert au nord du pays, à Bobo-Dioulasso. Cela fut possible grâce au parrainage à distance, à notre ami sur place et à l’aide apportée par le groupe de Ouagadougou.
Les groupes tentent de transmettre également en milieu carcéral, milieu qui dans ce pays est aussi fermé que dans le nôtre.
Saisir les opportunités qui s’offrent à nous (voyages d’affaires, vacances, missions humanitaires) et utiliser l’outil internet qui nous permet de supprimer les distances, voilà peut-être une autre manière de transmettre notre message en Afrique, ou ailleurs dans le monde.