Ecouter et aider pendant toute une nuit

Dans le cadre de la rotation journalière assurée collectivement par les groupes Alcooliques anonymes de France, le groupe AA du Pays de Morlaix a effectué une nuit de permanence téléphonique nationale (09 69 39 40 20). Un journaliste du quotidien Le Télégramme a suivi les cinq permanents toute au long de ces douze heures, de 21 heures à 9 heures du matin.

Voici des extraits de son article, publié le 22 décembre 2019.*

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On est là pour écouter les gens, les aider, leur dire qu’il y a une solution pour s’en sortir. Et que ça passe, entre autres, par nos réunions hebdomadaires ; il y a toujours un groupe des AA à proximité de chez soi. Dans cette pièce, il n’y a que des alcooliques  abstinents : on sait par où ils sont passés,

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« Alcooliques anonymes bonsoir, je vous écoute ». À l’autre bout du fil, une femme visiblement très alcoolisée, qui prétend que ses enfants ont été kidnappés et qu’elle veut porter plainte contre l’État. Son cas, comme celui d’autres appelants, relève sans doute de la psychiatrie. Qu’importe, « elle va très mal et a besoin de parler ». Alors Michel prend son prénom, son numéro et lui dit qu’on va la rappeler dans la foulée. Immédiatement, Serge dégaine son portable de la poche de son pantalon et compose le numéro. Pour plus de tranquillité et d’intimité, il grimpe à l’étage. « On fonctionne comme ça pour ne pas bloquer la ligne fixe avec une seule personne car jusqu’à 2 ou 3 h, puis à partir de 6 h, ça va beaucoup sonner ».

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De fait, les appels s’enchaînent à rythme régulier. Ça vient de partout : du sud de la France, de Paris, de Normandie, du Maine-et-Loire ou de… Morlaix. La plupart des appelants sont saouls. Souvent seuls. Toutes les générations sont représentées. Il y a cette femme qui a enterré son père la veille, mais aussi ce retraité, des ouvriers, des fonctionnaires et même un médecin urgentiste à la dérive. L’alcool n’épargne personne. Certains sont des alcooliques anonymes qui viennent de rechuter ; d’autres veulent des renseignements. Mais tous ont besoin d’aide.

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Des informations sur la réunion hebdomadaire du groupe de Morlaix.

*Article complet (réservé aux abonnés) paru dans Le Télégramme du 22 décembre 2019